Victoria’s Secret : « La reine des soutiens-gorge et des brumes parfumées est sommée par un fonds activiste de mettre en place une stratégie victorieuse »

Pour qui s’intéresse aux dessous du capitalisme américain, les manœuvres autour de Victoria’s Secret sont révélatrices. Afin de l’aider à retrouver son lustre, l’ex-icône de la lingerie avait débauché, en septembre 2024, Hillary Super, la patronne de la marque concurrente Savage X Fenty, lancée par la chanteuse Rihanna. La lune de miel n’aura pas duré. Dix mois plus tard, le cours de Bourse se traîne et l’entreprise de l’Ohio est prise d’assaut par un actionnaire aux intentions troubles et un fonds activiste.

La reine des soutiens-gorge et des brumes parfumées n’en est pas à sa première campagne actionnariale. En 2019, la firme avait fait l’objet de poursuites de la part de fonds de pension et d’autres investisseurs dénonçant . Leslie Wexner, l’emblématique propriétaire de L Brands, la maison mère de Victoria’s Secret, était pris dans le scandale Epstein, du nom du milliardaire accusé d’exploitation sexuelle de mineures. C’étaient les années #MeToo où le fameux défilé de mannequins en tenue légère et affublées d’ailes d’ange ne faisait plus recette.

En octobre 2024, le show sexy a repris de plus belle. Et les actionnaires parlent à nouveau d’argent. Dans une lettre envoyée au conseil d’administration, rendue publique lundi 16 juin, le fonds activiste Barington Capital accuse Victoria’s Secret d’avoir détruit 2,4 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) de valeur depuis que la firme a pris son indépendance de L Brands, en 2021. Le cours de l’action a, en effet, été divisé par deux sur cette période quand celui d’un panier composé de concurrents de la mode, d’Urban Outfitters à Under Armour, reculait de 10 % seulement. L’investisseur, qui affirme détenir 1 % du capital de Victoria’s Secret, appelle à remplacer afin de mettre en place une stratégie victorieuse.

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