Poutine-Trump : un calculateur patient face à un imprévisible pressé

Pour Vladimir Poutine, selon la formule d’un ambassadeur européen longtemps en poste à Moscou, . Aujourd’hui, le champ des possibles du président russe s’élargit au rythme des déclarations et postures de Donald Trump. Mais chacun gère son temps. Soucieux d’obtenir un succès dès le début de son second mandat, le président américain veut en Ukraine, obtenir un cessez-le-feu dans cette . Au pouvoir pour quatre ans, il ne peut attendre de longues et lentes négociations en vue d’un accord, par définition difficile, pour garantir une paix durable. A l’opposé, le chef du Kremlin, à la tête de la Russie depuis un quart de siècle et possiblement jusqu’en 2036, veut la paix, mais à ses conditions. Il pourrait accepter un cessez-le-feu à la hâte, car, si rien de sérieux n’est prévu pour le jour d’après, cela ne l’empêchera pas de reprendre son offensive.

Alors que le flou domine sur les propositions de Donald Trump, le Kremlin reste inflexible sur ses exigences : la reddition de l’Ukraine, sa renonciation à rejoindre l’OTAN et le contrôle russe des territoires ukrainiens occupés. Dès que les vraies négociations vont commencer, le président américain risque d’être mis devant le fait accompli par le Kremlin. Moscou vient même de durcir ses exigences : il ne se contentera pas d’une non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ; il demande que l’alliance renie sa promesse faite à Kiev d’une intégration à terme.

Washington ne pourra pas céder sur tout, notamment sur l’objectif ultime de Moscou : une Ukraine amicale, avec de nouveaux dirigeants pro-Kremlin à Kiev. Mais Vladimir Poutine ne se laissera pas détourner de son ambition au long cours : depuis son arrivée au pouvoir en 1999, il répète vouloir placer au cœur du monde une Russie forte, , comme il avait prévenu dans son discours phare du 30 septembre 2022, au cours duquel il avait célébré le rattachement des russes militairement acquises en Ukraine.

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