Pour le bluesman Hugh Coltman, les chagrins ont du bon

Depuis ses débuts en solo avec l’album en 2008, le chanteur et guitariste Hugh Coltman occupe un créneau pour le moins singulier : ce sujet britannique mène en effet carrière en France, où il réside, en véhiculant son obsession pour un imaginaire musical ancré dans l’Amérique, qu’il s’agisse de blues (il fut auparavant la voix rauque et l’harmoniciste du groupe The Hoax), de folk, de country, de rock’n’roll ou de R’n’B. Un registre varié qui le fait curieusement concourir aux Victoires du jazz, où il a été récompensé à deux reprises, « voix de l’année » en 2017 pour l’album , hommage au crooner américain, puis en 2023.

Le vocaliste à longue houpette avait alors succombé aux charmes de la Nouvelle-Orléans en enregistrant avec son complice guitariste Matthis Pascaud l’album , une célébration du sorcier des bayous Dr. John (1941-2019), qui suivait (2018)capté dans un ancien temple presbytérien de la cité louisianaise. Seulement, après ce pèlerinage en forme d’accomplissement dans le creuset des musiques qu’il aime, Hugh Coltman s’est retrouvé à court d’idées.

Ce dont ne fait pas mystère , son quatrième album de chansons originales paru fin août et présenté en tournée. Mais le titre laisse entendre qu’, comme le prétend le proverbe. , explique Hugh Coltman

Enregistrements en prise directe

Coltman aborde ainsi toniquement la crise de la cinquantaine dans , ou fait part de son étrangeté à l’époque avec , consacré aux trolls internautes, dont l’agressivité se nourrit de l’anonymat. Pour l’écriture, il s’est mis à l’écart de toute agitation dans une maison drômoise sans parvenir néanmoins à se ressourcer :

Question son, le garçon est depuis longtemps convaincu que c’est dans les vieux pots qu’on concocte les meilleurs breuvages. Il use donc de méthodes puisées dans le cabinet de curiosités de Tom Waits, auprès de Daniel Lanois, le producteur canadien qui remit Dylan en selle à la fin des années 1980, ou de Joe Henry, le dandy de l’americana. Les enregistrements ont été effectués en prise directe avec l’ensemble des musiciens aux Studios de La Frette-sur-Seine (Val-d’Oise) :

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