Peter Cherif sort de son silence et nie toute implication dans l’attentat de « Charlie Hebdo »

Depuis maintenant près de deux semaines, les magistrats qui composent la cour d’assises spéciale de Paris et les deux représentants du ministère public auront tout fait pour faire parler Peter Cherif. Il s’est bien exprimé, à l’occasion d’interminables digressions, sur différents sujets. Mais, à chaque question ayant trait à son parcours dans les rangs d’Al-Qaida au Yémen et à son éventuel rôle dans l’attentat perpétré contre par son ami Chérif Kouachi, il a invariablement répondu :

On avait eu un bref espoir, mercredi 25 septembre, que l’armure du djihadiste se fissure lorsque sa mère l’a conjuré de s’ouvrir. ,l’a-t-elle imploré.

La présidente, Frédérique Aline, s’était alors tournée vers l’accusé :

, avait lâché Peter Cherif.

Un « petit bonhomme de chemin »

On a eu un nouvel espoir, jeudi dans la matinée, qu’il finisse par craquer après le témoignage de son ancien mentor religieux, celui par qui tout est arrivé : l’émir de la filière djihadiste dite « des Buttes Chaumont », Farid Benyettou. C’est cet homme qui, au début des années 2000, avait endoctriné une bande de jeunes d’un quartier populaire du 19e arrondissement de Paris, parmi lesquels figuraient Peter Cherif et Chérif Kouachi.

L’ancien émir a changé. Aujourd’hui conducteur de poids lourds, il a fait son , comme il dit, pris ses distances avec l’. Un recul qui lui a permis de reconnaître à la barre sa dans la trajectoire de ses anciens élèves, pour la plupart morts à la guerre, en Irak ou en Syrie. Et au moment de s’adresser à l’accusé, impassible dans son box vitré, l’ancien mentor a été pris par l’émotion : , a-t-il lancé, au bord des larmes.

, lui a demandé la présidente.

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