Au matin du 24 février 2022, la vie de Viktor Kyrylov est devenue, dit-il, . Cet Ukrainien alors âgé de 20 ans est réveillé par un coup de téléphone de sa mère qui lui annonce que la Russie a déclaré la guerre à son pays, que des bombardements frappent sa ville natale d’Odessa. , le supplie-t-elle. Viktor Kyrylov vit à Moscou où, depuis trois ans, ce passionné de culture russe mène la vie dont il rêvait. Etudiant au Gitis, prestigieuse école de théâtre, il doit jouer son premier spectacle le 25 février, , de Tchekhov.
, résume le comédien. Où aller ? Doit-il faire la guerre contre ceux chez qui il voulait vivre ? Doit-il fuir ? Trois ans plus tard, sur la scène du Théâtre de Belleville à Paris, Viktor Kyrylov raconte, dans un seul-en-scène captivant en forme de confession, ce cas de conscience bouleversant.
Il a appelé son spectacle . La langue russe, il veut , la langue française, qu’il maîtrise désormais parfaitement, est devenue son refuge. Viktor Kyrylov fait le récit d’un exil avec l’ardeur de celui qui a besoin de lever l’ambivalence (combattre ou s’enfuir) qui lui a longtemps serré la poitrine. Il a le besoin à la fois de s’expliquer et de comprendre comment son histoire s’inscrit dans la grande histoire. Sur la scène, des cartes de l’Ukraine, de la Russie et de l’ex-URSS sont projetées sur un grand écran. Derrière toute cette géopolitique et ces frontières mouvantes, combien de destins ont été changés ?
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