L’impuissance des Etats d’Asie centrale face à l’enrôlement de leurs ressortissants dans l’armée russe

Un silence éloquent. Voilà plus de deux mois que les autorités kirghizes font profil bas sur l’arrestation de quatre individus à Och, dans le sud du pays, dont une employée de la Maison russe, une institution culturelle pilotée par Moscou, et le porte-parole de la mairie, le 19 avril. Ils sont suspectés d’avoir pris part au recrutement de mercenaires qui devaient rejoindre les troupes russes engagées en Ukraine. Un acte inédit de la part d’un pays d’Asie centrale, derrière lequel se cache l’impuissance des Etats de cette région à tenir tête à Moscou et à empêcher leurs ressortissants de rejoindre l’armée russe.

Il est difficile d’établir leur nombre. L’organisme ukrainien Je veux vivre, qui aide les soldats russes souhaitant déserter, en aurait identifié plus de 3 000 originaires du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et du Turkménistan, enrôlés avant janvier. Ce total pourrait toutefois être sous-évalué, notamment parce qu’il ne prend pas en compte les nombreux cas de migrants nés en Asie centrale et qui ont récemment obtenu la citoyenneté russe.

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