Les viols collectifs, un crime récurrent

Pénalement, le fait de commettre un viol en réunion est une circonstance aggravante. La prédation des corps des plus vulnérables par plusieurs auteurs, dans un effet d’entraînement, est aussi ancienne que le viol lui-même. En effet, dans son ouvrage paru en 1992 , -(Brepols), l’historienne Nicole Gonthier constatait que

Son travail était cité par le sociologue Laurent Mucchielli dans un article de recherche intitulé « Les “tournantes” : mythes et réalités », publié en 2005. Il y a presque vingt ans, le chercheur soulignait déjà l’intemporalité du viol collectif, exhumant des archives du magazine un article titré « le syndrome du Barlu », de 1966, dans lequel l’auteur s’émouvait  : (…)

Circonstance aggravante

Le viol d’Anne Tonglet et Aracelli Castellano, deux jeunes touristes belges en camping dans une calanque proche de Marseille, commis le 21 août 1974 par trois hommes, est un viol collectif. Quatre ans plus tard, la circonstance aggravante de crime en réunion ne sera pourtant pas retenue par le jury du célèbre procès d’Aix-en-Provence, qui aboutira à l’établissement de la loi de 1980 renforçant la pénalisation du viol.

De par leur violence, les viols collectifs scandent le récit médiatique sur les violences sexuelles. Le phénomène n’est, bien sûr, pas que français : ainsi, les Américains sont restés profondément marqués par le viol « du pub de New Bedford » : le 6 mars 1983, une femme de 21 ans est violée par quatre hommes dans un bar d’une ville portuaire du Massachussetts.

En France, l’on parle au début des années 2000 des « tournantes », une dénomination qui occulte le viol, dans les quartiers populaires. Samira Bellil publie en 2002 un ouvrage retentissant à ce sujet, (Denoël), dans lequel elle raconte notamment les viols qu’elle a subis dans sa cité de Sarcelles (Val-d’Oise) pendant son adolescence.

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