En décembre 2022, Saint-Pétersbourg accueille la réunion annuelle des pays membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI), l’organisation intergouvernementale qui rassemble autour de la Russie d’anciennes républiques soviétiques. Pour l’occasion, chaque dirigeant reçoit un anneau d’or sur lequel est gravé le symbole de la CEI ainsi que le mot « Russie ». Sur les réseaux sociaux, cette délicate attention fait mouche. Elle inspire aussitôt une comparaison avec la bague magique du , de Tolkien, avec Vladimir Poutine dans le rôle du terrible Sauron régnant sur les orques de la Terre du Milieu en guerre contre les combattants du Bien, autrement dit les Ukrainiens. Le Biélorusse Alexandre Loukachenko sera le seul à porter en public le précieux anneau.
Cet épisode constitue l’un des rares couacs de la politique des cadeaux diplomatiques de Vladimir Poutine. Imprévisible, celle-ci tient de l’inventaire à la Prévert et entretient un certain penchant pour la flagornerie. En mars, il a remis au président américain un tableau, représentation de la désormais célèbre photographie où il apparaît, poing levé et visage ensanglanté, juste après la tentative d’assassinat qui l’a visé en juillet 2024, lors d’un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie. Sur fond de bannière étoilée, un Donald Trump aminci et rajeuni campe dans une posture virile à souhait, donc éminemment avantageuse.
Il vous reste 53.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.