L’équation est simple à formuler, beaucoup moins à résoudre. Comment financer les services publics, la défense et la transition verte tout en réduisant les déficits, alors que la croissance est atone et la productivité à l’arrêt ? Mardi 15 juillet, le gouvernement devrait indiquer ses grands arbitrages en la matière. Ils s’annoncent douloureux, avec 40 milliards d’euros d’économies à trouver, synonyme d’austérité à venir.
Mais d’ores et déjà, certaines pistes sont écartées. Faire payer les actifs, dont le pouvoir d’achat a été grevé par la crise inflationniste ? Délicat, d’autant que le marché du travail se dégrade. Demander un effort supplémentaire aux entreprises ? Risqué : des pans entiers de l’industrie sont déjà laminés par la concurrence chinoise, tandis que les impôts de production tricolores sont parmi les plus élevés d’Europe. Taxer les ultrariches ? L’option est tabou pour un large spectre de la classe politique – le 12 juin, le Sénat a rejeté la « taxe Zucman », proposant d’instaurer un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.
Reste la piste des retraités. Relativement épargnés ces dernières années, ils pourraient légitimement, plaident un certain nombre d’économistes, contribuer davantage à la solidarité nationale. En particulier les baby-boomeurs, nés entre 1945 et 1960, durant les « trente glorieuses » (1945-1975). , expliquait d’ailleurs le premier ministre, François Bayrou, le 15 avril.
Dans l’histoire récente, il s’agit d’un véritable retournement de situation. Lors de sa publication en 1962, le « rapport Laroque », du nom de Pierre Laroque, l’un des fondateurs de la Sécurité sociale, dressait le constat aujourd’hui incongru d’une France qui . En une soixantaine d’années, les seniors sont passés du statut de perdants à celui de gagnants.
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