Les aides publiques aux entreprises ont atteint au moins 211 milliards d’euros, en 2023, calcule la commission d’enquête sénatoriale

La première des 26 préconisations du rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’utilité des aides publiques aux entreprises, rendu public mardi 8 juillet, paraîtrait presque enfantine : créer un tableau. Elle est pourtant à l’image de ce qu’ont révélé, parfois de façon ubuesque, les quatre-vingt-sept heures de travaux de la commission : un manque de transparence et de suivi de ce qui constitue aujourd’hui l’un des plus importants budgets de l’Etat, avec une difficulté des services de l’Etat eux-mêmes à s’y retrouver.

Créée, en janvier, à la demande du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste – Kanaky, la commission emmenée par les sénateurs Olivier Rietmann (Les Républicains, Haute-Saône), en tant que président, et Fabien Gay (Parti communiste, Seine-Saint-Denis), comme rapporteur, a auditionné 33 dirigeants des plus grandes entreprises françaises, une dizaine de représentants des services de l’Etat et d’institutions publiques, autant d’économistes, les syndicats de salariés, le Medef, le ministre de l’économie et des finances, Eric Lombard, et la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, Catherine Vautrin, entre autres. Dans un contexte de crise des finances publiques et de guerre commerciale mondiale, elle poursuivait trois objectifs : établir le coût des aides publiques octroyées aux entreprises, déterminer si ces aides sont correctement contrôlées et évaluées, réfléchir à leur conditionnalité.

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