Le procès des viols de Mazan, un tournant historique ?

Avec les premiers pas du gouvernement de Michel Barnier, c’est l’autre feuilleton médiatique de la rentrée. Depuis son ouverture, le 2 septembre à Avignon, le « procès des viols de Mazan », comme on a pris l’habitude de l’appeler, bénéficie d’une couverture très développée dans la presse nationale et étrangère. Sur les sites Internet des journaux, sur les chaînes et radios d’information en continu, chaque journée d’audience est disséquée en direct, pour rendre compte des prises de paroles de la partie civile, Gisèle Pelicot, des soucis de santé et déclarations de son ex-mari et principal accusé, Dominique Pelicot, et des passages à la barre des cinquante autres accusés. Ce qui témoigne de l’intérêt du public pour cette affaire conjuguant l’ordinaire et l’extraordinaire, la banalité et l’horreur du mal. constate Philippe Corbé, directeur de la rédaction de BFM-TV.

Dans l’écho public donné à l’événement, des questions émergent sur la signification sociétale de cette affaire. Des analyses inédites pénètrent les studios de télévision et de radio, en même temps que des mots, des expressions et des concepts d’habitude cantonnés à des sphères plus réduites. Que juge ce procès, au-delà des individus renvoyés devant la cour criminelle du Vaucluse ? Notre manque de préoccupation collective face à l’ampleur des violences sexuelles et sexistes, la domination patriarcale qui régit nos sociétés, la « culture du viol » qui imprègne nos imaginaires ou la « violence masculine » du quotidien ?

Plusieurs grandes voix féministes ont saisi l’occasion de ce moment d’attention pour formuler à nouveau, dans des tribunes, des idées qu’elles répètent depuis des années. , relève, dans la romancière Lola Lafon, pour qui les 51 accusés sont . , s’indigne, dans la journaliste et écrivaine Hélène Devynck. Plusieurs dizaines d’hommes, parmi lesquels de nombreuses personnalités publiques, ont également signé un texte dans dénonçant les .

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