Jusqu’à la fin du XXe siècle, les voitures françaises portent une étiquette politique. Les Citroën sont estampillées gaullistes. A peine élu, Valéry Giscard d’Estaing s’en démarque et conduit des Peugeot. Quant à Renault, constructeur nationalisé et réputé à l’avant-garde du progrès social, il est classé à gauche. Tout au long de ses deux septennats, François Mitterrand aura droit à une présentation des nouveaux modèles de la marque dans la cour de l’Elysée.
En 1984, lorsque apparaît la R25, les ministres socialistes délaissent sans regret leurs Citroën CX et Peugeot 604 pour découvrir le moelleux de la banquette du navire amiral de la régie. La version limousine est rallongée de 22,7 centimètres au bénéfice exclusif des passagers. L’option « Pack Executive » offre des sièges arrière individuels à commande électrique et un confortable accoudoir central. La R25 présidentielle est, naturellement, blindée.
Si la nouvelle Renault réussit son lancement – produite à 780 976 exemplaires pendant huit ans, ce sera le dernier haut de gamme français à succès –, la gauche au pouvoir n’est, en revanche, pas au mieux. La montée du chômage, les effets du tournant de la rigueur de 1982, le sentiment de supériorité affiché par les socialistes à l’égard de leurs alliés ou encore l’affaire Urba (un système de financement illégal du PS via des marchés publics) ont passablement érodé sa cote de popularité.
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