La grande panne de la consommation

, constateMichel Biero, le numéro deux de Lidl en FranceUn chiffre dans les ventes de ses plus de 1 600 supermarchés en France illustre vraiment, selon lui, la difficulté des Français à boucler leurs fins de mois : celui réalisé grâce aux bacs de « ventes flash ». Perceuses, robots ménagers, textile à prix cassés : ces « bonnes affaires » faisaient autrefois accourir les clients lors des arrivages, deux fois par semaine. Plus aujourd’hui. , raconte M. Biero.

Malgré le reflux de l’inflation − elle est tombée à 1,2 % en septembre sur un an, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), alors qu’elle était encore de 4,9 % un an auparavant −, la reprise de la consommation, qui représente la moitié de l’activité économique de l’Hexagone, tarde à se concrétiser. Entre août 2023 et août 2024, les dépenses des Français sont restées totalement atones, d’après les dernières données de l’Insee. Un rapide coup d’œil dans les chariots des supermarchés l’illustre. Cet été, le panier moyen des ménages ne comptait plus que onze articles contre quatorze en 2020, constate, pour sa part, l’institut d’études de marché Kantar.

, résume Emmanuel Le Roch, délégué général de la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé Procos, qui rassemble 310 enseignes et 60 000 magasins (bricolage, ameublement…). Et pour cause : , rappelle Emily Mayer, directrice des études de l’institut Circana, qui récupère les données de caisse transmises par les enseignes.

Les prix ont grimpé plus rapidement que les fiches de paie. , constate Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Autant de pouvoir d’achat en moins pour cette catégorie, la grande perdante de la plus grave crise inflationniste depuis quarante ans.

Il vous reste 72.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.