Les musées manquent de moyens, ce n’est un secret pour personne, le vol au Louvre vient de l’illustrer tristement. Ce manque de moyens s’étend bien au-delà de la sécurité : acquisitions, conservation, sécurisation des réserves, personnel, recrutement limité de conservateurs ou de commissaires d’exposition, encadrement des chercheurs ou des étudiants et, bien sûr, accueil des publics.
Ce portrait noir est corrigé, pour les musées les plus importants, par des expositions « blockbuster », des coproductions, des tournées, des activités commerciales comme les boutiques, les librairies ou les privatisations, sans oublier le mécénat, la valorisation des marques muséales ou l’ingénierie culturelle auprès d’institutions ou de gouvernements étrangers.
Tous les musées ne sont pas à la même enseigne. Le Louvre est le mieux doté grâce aux subventions publiques, aux recettes de billetterie alimentées par des millions de visiteurs et à des équipes de mécénat nombreuses. Parallèlement, certains musées de province ferment faute de pouvoir accueillir le public dans de bonnes conditions en raison de la disparition de tout financement public due à des choix politiques, comme dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple.
Baisse constante des budgets publics
La réduction constante des budgets publics met de nombreux musées dans une quadrature de cercle. Il leur faut remplir leurs missions avec toujours moins de moyens, et, parallèlement, chercher des mécènes et des philanthropes toujours plus courtisés et aléatoires avec, au bout du compte, le risque de donner des arguments à la baisse des crédits publics.
La recherche de mécènes ou de généreux donateurs n’est pas gratuite. Cela demande des équipes spécifiques, des réseaux, une mobilisation du directeur ou du président – mission qui peut, aux Etats-Unis, représenter 70 % de leur temps – et l’animation d’associations d’amis ou d’American Friends. Cela implique aussi de donner aux mécènes des contreparties parfois importantes comme l’organisation d’événements, la valorisation du partenariat, des visites privées, le nommage d’une salle ou l’utilisation de la marque muséale.
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