En 2006, le monde de l’architecture a les yeux rivés sur la Chine et les projets pharaoniques qui se construisent alors dans la perspective des Jeux olympiques de Pékin. Les plus grands noms de la profession avaient été convoqués avec pour mandat de faire exploser tous les compteurs du délire formel, et le Néerlandais Rem Koolhaas avait plié la partie avec une tour désarticulée imaginée pour la télévision publique nationale. La planète brûlait déjà, mais, face à ce mastodonte menaçant qui projetait son ombre sur la ville, tel un Godzilla de verre et de métal, le sujet pesait peu.
C’est dans ce contexte que l’architecte allemande Jana Revedin décide de lancer le Global Award for Sustainable Architecture (GASA), un prix qui vise à valoriser les pratiques écologiquement vertueuses, soit exactement le contraire de ces hérésies environnementales que l’on célébrait en Chine comme de nouveaux veaux d’or. Pour refléter le plus justement possible l’étendue du spectre que recouvre la notion d’architecture durable, le choix fut fait d’attribuer cinq prix chaque année plutôt qu’un seul. ,affirme Jana Revedin. D’une région à l’autre, les enjeux climatiques ne sont pas les mêmes, les matériaux utilisés diffèrent et les techniques tout autant. Cinq prix, c’est aussi la possibilité de récompenser des jeunes qui défrichent et de célébrer à la fois des engagements de toute une vie. C’est l’assurance de primer au moins une femme chaque année. Et l’espoir de diffuser plus efficacement la connaissance pour faire évoluer les consciences.
Il vous reste 78.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.