Ce vendredi 21 novembre se tiendra à Johannesburg (Afrique du Sud), en marge du G20, un événement crucial pour la santé mondiale : la 8e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, un partenariat qui finance et soutient des programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans plus de 120 pays. En vingt ans, ces programmes ont permis de sauver près de 70 millions de vies, soit presque l’équivalent de la population française.
Les résultats du Fonds mondial sont particulièrement remarquables en matière de lutte contre le VIH/sida. Dans les pays soutenus par le fonds, les décès liés au virus ont chuté de 80 %. Grâce au déploiement des traitements antirétroviraux et aux outils de prévention innovants, tels que la prophylaxie pré-exposition (PrEP), nous avons franchi des étapes que nous n’osions envisager il y a encore vingt ans. Si ses principaux soutiens, dont la France, refinancent pleinement le Fonds mondial pour les trois prochaines années, nous pourrions raisonnablement entrevoir la fin d’une épidémie née il y a près d’un demi-siècle.
Certes, le VIH/sida est toujours là. L’année dernière, 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées dans le monde, 9,2 millions de personnes vivant avec le VIH n’avaient pas accès à un traitement antirétroviral, et 630 000 personnes sont mortes de maladies liées au virus.
Une génération sans VIH
Mais, aujourd’hui, une nouvelle avancée scientifique apporte un espoir inédit : le lénacapavir, un traitement préventif qui ne nécessite que deux doses par an et protège à 99,9 % contre l’infection. S’ouvre alors une perspective fabuleuse : celle d’une génération sans sida. Mais cette promesse ne deviendra réalité que si nous garantissons un accès rapide et équitable à ce traitement, partout dans le monde.
Dans cette dernière ligne droite et plus que jamais, la lutte requiert un niveau de financement suffisant. Cet investissement est un impératif moral pour nos gouvernants et pour nous tous. Le sort de millions de vies nous y oblige. Face à ce tournant historique, la France doit être à la hauteur de son héritage, de ses responsabilités et de ses convictions. Puissance mondiale engagée en faveur de la solidarité et du multilatéralisme, notre pays occupe une place singulière dans l’histoire de la lutte contre le VIH.
Il vous reste 54.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.