Les retraités doivent-ils être mis à contribution pour redresser des comptes publics en pleine dérive ? En annonçant un gel pour six mois des pensions de retraite, le premier ministre, Michel Barnier, a provoqué une levée de boucliers. Cette mesure, une des plus marquantes du budget pour 2025, doit rapporter à elle seule 3,6 milliards d’euros. Elle revient donc à , juge Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national. Ce n’est pas, estime, lui aussi, Eric Coquerel, député « insoumis » de Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances à l’Assemblée.
Dans une note publiée lundi 14 octobre, le conseil des prélèvements obligatoires (CPO), institution associée à la Cour des comptes, apporte un éclairage différent. Taxer davantage les retraités fait partie de ses principales recommandations pour Au cœur du dispositif fiscal, , ce qui correspond à la logique de correction des inégalités, relève le CPO. En revanche, la fiscalité sur d’autres types de revenus, comme les retraites, paraît moins juste, en raison d’une série d’exonérations et d’abattements.
Dans le viseur du CPO, l’abattement de 10 % sur les pensions de retraites, qui réduit d’autant les sommes soumises à l’impôt sur le revenu. Cet avantage institué en 1977 peut dépasser 1 850 euros par an d’économie d’impôt, pour un coût global de 4,6 milliards d’euros. Or il bénéficie en quasi-totalité à la moitié des foyers fiscaux qui perçoivent les revenus les plus élevés, relèvent les experts du CPO. Cette mesure se révèle donc compte tenu de l’hétérogénéité des situations et des retraités par rapport aux plus jeunes, argumente la note.
Réforme structurelle
Plutôt qu’un gel temporaire et un peu aveugle de toutes les pensions, le conseil des prélèvements obligatoires recommande une réforme structurelle. Elle consisterait à simplifier le dispositif, en remplaçant les divers avantages actuels par un Limiter les abattements aux petits revenus et réintroduire une contribution sociale généralisée au taux normal de 9,2 % sur les pensions les plus élevées pourrait rapporter jusqu’à 1,8 milliard d’euros par an, de façon pérenne.
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