Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Athènes ne ressemble pas à un cliché pour touristes, en ce jour de mai. Un vent venu d’Afrique a recouvert la ville d’une fine couche de poussières sahariennes, comme un voile de cendres. On suit Mario Banushi dans un quartier modeste et tranquille aux immeubles assoupis, et l’on se croirait dans une petite ville des Balkans, loin, bien loin de la grandeur athénienne. Le jeune metteur en scène, qui est l’artiste à découvrir dans ce Festival d’Avignon 2025, où il présente sa création intitulée , a grandi entre ce quartier d’Ilioupoli et la périphérie campagnarde de Tirana, en Albanie. Il emmène sur les lieux de son enfance comme autant de stations sur un parcours qui l’a vu, en quelques années et trois spectacles, devenir à 26 ans la coqueluche des programmateurs de théâtre du monde entier, d’Avignon à Taipei en passant par Montréal ou Sydney. Un dont il ne revient pas lui-même.
D’emblée, dès sa première création, (2022), il a imposé son univers, totalement singulier : un théâtre sans paroles, marqué du sceau du rituel et gorgé d’images à la beauté irradiante, qui fait irrésistiblement penser dans son étrangeté poétique au monde du grand cinéaste géorgien Sergueï Paradjanov. , dit-il en montrant le petit terre-plein, dans le parc jouxtant l’immeuble de son enfance, où il venait seul, en son adolescence, déclamer des monologues.
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