Festival d’automne : Marion Duval met en scène l’imprévisible « Cécile »

La bio de Cécile Laporte ne figure pas dans les programmes de salle. Normal. L’interprète passe trois heures en scène à raconter sa vie. (titre de la représentation) n’a rien d’un long fleuve tranquille, mais déroule un tumulte d’expériences au cours duquel on apprend que la performeuse a, en vrac : animé un séjour pour des adultes en situation de handicap ; joué les clowns dans un service d’oncologie pour enfants ; rejoint le mouvement Fuck for Forest, une plate-forme en ligne qui lutte contre la déforestation en vendant les vidéos pornos amateur de ses adhérents ; milité dans la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes ; séjourné en hôpital psychiatrique.

Beaucoup d’histoires et une (heureuse) anomalie : Cécile Laporte n’est pas comédienne de métier. C’est pourtant cette personnalité hors norme, qui ne lésine pas sur les confidences scabreuses et mène ses batailles intimes et politiques dans l’anonymat du quotidien, que met en scène Marion Duval, dont le parcours, quant à lui, est résumé en quelques lignes synthétiques.

Née à Nice mais formée à la Manufacture (une école de théâtre basée à Lausanne, en Suisse, où elle vit et travaille), fondatrice, en 2011, de la compagnie Chris Cadillac, conceptrice de spectacles qui fuient les formes compassées pour leur préférer les face-à-face ardents, voire périlleux, avec les spectateurs, Marion Duval, 40 ans, a beau être hors des clous, elle choisit ses mots avec soin : Las VanitasIls se déploient aussi sur le terreau fertile de l’amitié entre des êtres qui aiment cohabiter sur scène. Et peu importe qu’ils soient professionnels ou amateurs.

Lutte contre les carcans du capitalisme

En 2023, Marion Duval a ainsi créé, un projet pour la rue (elle est une habituée du Festival d’Aurillac) qui fédère une quinzaine de camarades :C’est en plus une façon habile d’y faire surgir des figures telles que Cécile Laporte et, à travers cette dernière, les formes modernes d’un militantisme en lutte contre les carcans du capitalisme. Pas question de renoncer à rêver d’un monde meilleur, de pratiquer l’entre-soi culturel ou de s’enfermer dans l’individualisme.

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