Face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le patron de la Fed, Jerome Powell, refuse de « spéculer » mais défend son indépendance

Après une demi-heure de conférence ennuyeuse, où le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, commentait, jeudi 7 novembre, la baisse d’un quart de point des taux directeurs de l’institution monétaire – décidée, comme prévu, par la banque centrale américaine –, la question a enfin été posée : démissionnerez-vous si le président Donald Trump vous le demande ? Réponse : En a-t-il le droit ? , a poursuivi sèchement M. Powell, précisant que ce n’était.

Ainsi, le patron de la Fed a campé son indépendance, deux jours après l’élection triomphale de Donald Trump. Le président républicain avait exploré, lors de son premier mandat, la possibilité de limoger M. Powell – un républicain modéré qu’il avait pourtant nommé, en 2018 –, et il a déclaré encore récemment qu’il voudrait avoir son mot à dire dans la politique monétaire des Etats-Unis.

Les juristes estiment que Donald Trump ne peut pas limoger le président de la Fed sans une cause sérieuse. Son mandat court jusqu’en 2026, tandis qu’il est nommé au conseil des gouverneurs de l’institution jusqu’en 2028. Pendant le mandat que Donald Trump inaugurera le 20 janvier 2025, un seul siège arrive à échéance au sein de ce conseil. Même s’il peut nommer un nouveau président, le républicain n’aura pas la possibilité de remodeler le conseil, dont une partie est formée de professionnels des banques centrales régionales.

Ce jeudi, interrogé sur les risques d’interférences du président, M. Powell, décidément peu loquace, a répondu :

S’accorder quelques trimestres de répit

Pour être irréprochable et ne donner aucune prise ni aucun prétexte aux attaques prévisibles de M. Trump, Jerome Powell est resté le plus technique possible, refusant de prononcer le nom du président élu. Pourtant, la politique de ce dernier, qui a promis de baisser les impôts et d’instaurer un droit de douane sur les importations d’au moins 10 %, peut accentuer le déficit budgétaire du pays et relancer l’inflation.

Réponse du patron de la Fed : [monétaire]

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