Le président français, Emmanuel Macron, et le premier ministre polonais, Donald Tusk, ont signé, vendredi 9 mai à Nancy, dans l’est de la France, un traité d’amitié renforçant le partenariat entre les deux pays, signe du poids grandissant en Europe de la Pologne, acteur-clé sur le flanc est face à la Russie.
Le traité, semblable à ceux déjà signés par la France avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, a été paraphé à l’hôtel de ville de Nancy, en Lorraine. Ce traité contient pour mettre en place , a souligné Emmanuel Macron après la signature, précisant que celui-ci ne au cadre de l’OTAN ou de l’Union européenne. L’accord prévoitaussi a-t-il ajouté.
Le président français a martelé, vendredi, que les de la France, à la base de sa stratégie de dissuasion nucléaire, intégraient aussi ceux de ses en Europe. , a rappelé Emmanuel Macron au côté du premier ministre polonais.
Le chef de l’Etat a détaillé plusieurs domaines de coopération prioritaires en matière d’industrie et d’innovation, parmi lesquels les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, mais aussi l’énergie et la cybersécurité.
De son côté, Donald Tusk a salué un traité qui va, selon lui,se félicitant également des qu’il prévoit. M. Tusk a aussi réitéré l’engagement des deux pays aux côtés du peuple ukrainien, disant espérer que la guerre
La clause de défense mutuelle du traité en matière de dissuasion nucléaire, avait annoncé Donald Tusk avant son départ pour la France. , s’était-il félicité. Les deux pays avaient déjà conclu un tel traité bilatéral en 1991, alors que la Pologne sortait du glacis soviétique, mais moins ambitieux.
Une séquence chargée de symboles
Les deux dirigeants se sont retrouvés à la mi-journée dans la cité lorraine pour une séquence chargée de symboles : le 9 mai est également la Journée de l’Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne, tandis qu’à Moscou le président russe, Vladimir Poutine, a assisté à un imposant défilé militaire sur la place Rouge, pour les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie.
En toile de fond de cette rencontre : la guerre en Ukraine, qui, trois ans après le début de l’offensive russe, ne faiblit pas malgré la promesse de Donald Trump d’y mettre fin, et une menace de désengagement américain qui pousse l’Europe à se réarmer massivement. (…), a déclaré Emmanuel Macron, vendredi, à Nancy.
Le président français entend rehausser la relation avec Varsovie au niveau de celle déjà actée avec l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne à travers les traités de l’Elysée (1963), du Quirinal (2021) et de Barcelone (2023). [renforcé à Aix-la-Chapelle en 2019], souligne l’Elysée.
Craignant la menace du grand voisin russe, et soutien actif de l’Ukraine, la Pologne, pays de quelque 38 millions d’habitants, s’est lancée dans un programme de modernisation accélérée de son armée et est devenue un acteur politique et militaire majeur en Europe. Jusqu’à présent très dépendante des Etats-Unis pour sa défense, elle est profondément ébranlée par le climat d’incertitude généré par les ambivalences de Donald Trump envers l’Europe.
La France espère, elle, renforcer la coordination militaire et diplomatique dans la région, et ne plus laisser les Etats-Unis dominer le dialogue avec les Polonais. Elle mise aussi sur un nouveau marché pour son industrie de défense, au moment où Varsovie cherche à se doter d’avions de transport, d’avions ravitailleurs ou encore de sous-marins.
Des intérêts vitaux
Varsovie s’intéresse de son côté à l’idée française d’un parapluie nucléaire européen. Une proposition jugée par Donald Tusk, et qui retient aussi l’attention de Berlin.
La France est le seul pays d’Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, à être doté de l’arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord sont jusqu’ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine. Mais, face aux remous transatlantiques, Emmanuel Macron s’est dit prêt à .
Comme ses prédécesseurs, il a relevé à plusieurs reprises que les intérêts vitaux de la France, à la base de sa doctrine de dissuasion, avaient une qui pourrait donc inclure des pays voisins, voire au-delà. Mais il a aussi souligné que, .
Soucieux des symboles, Emmanuel Macron et Donald Tusk ont signé ce nouveau traité dans un décor chargé d’histoire pour les deux pays, déjà liés par une amitié séculaire. Nancy fut la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine après avoir été exilé de son pays, et beau-père du roi de France Louis XV. Les retrouvailles de MM. Macron et Tusk ont lieu place Stanislas, joyau architectural de la ville.
La signature intervient une semaine avant l’élection présidentielle en Pologne, le 18 mai, pour laquelle le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, candidat de la Coalition civique de Donald Tusk, est donné favori.
Le Monde avec AFP
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