Donald Trump annonce des droits de douane de 30 % pour l’Union européenne et le Mexique à partir du 1ᵉʳ août

Le président américain, Donald Trump, a annoncé, samedi 12 juillet, l’imposition de droits de douane de 30 % pour l’Union européenne (UE) et le Mexique. Ces droits de douane entreront en vigueur le 1er août, a précisé le milliardaire républicain dans des lettres distinctes publiées sur sa plateforme Truth Social, pointant respectivement un déséquilibre commercial avec l’UE et le rôle du Mexique dans l’acheminement de drogues vers les Etats-Unis.

S’exprimant dans la roseraie de la Maison Blanche, Donald Trump avait annoncé le 2 avril des droits de douane contre tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis, notamment de 20 % contre l’UE, en plus d’un taux plancher de 10 % appliqué à tous.

Pour expliquer sa démarche, le président américain avait présenté un grand tableau, pour lequel ses services avaient estimé les droits de douane réellement pratiqués par ses partenaires, et non pas les droits effectifs moyens, qui sont très bas depuis la fin du XXe siècle, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce. Ils s’élèvent à 3 % pour les Etats-Unis, 5 % pour l’Europe, 8 % pour la Chine et 17 % pour l’Inde, selon une étude du . Le calcul de la Maison Blanche prétend prendre en compte des ainsi que des barrières non tarifaires. Il peut s’agir de normes sanitaires – les Européens bannissent les importations de poulets lavés au chlore ou de bœuf aux hormones –, de normes culturelles – l’exception culturelle française – ou bien de clauses climatiques, sans oublier la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pratiquée en Europe qui frappe tous les produits vendus.

L’UE prête à continuer à travailler sur un accord

L’administration Trump est ainsi parvenue à des chiffres mirobolants : les Etats-Unis seraient frappés à 67 % par la Chine, 46 % par le Japon et 39 % par les pays européens. En réalité, a constaté que ces chiffres proviennent d’une équation sans aucune valeur économique. En prenant l’exemple du Japon, de l’UE, de la Suisse ou encore du Vietnam, nous avons confirmé qu’il s’agissait d’une division du montant du déficit commercial bilatéral par celui des importations en provenance du pays concerné.

Fin mai, frustré par le manque d’avancée dans les négociations avec l’UE, Donald Trump avait relevé ce taux à 50 %, avec effet annoncé au 1er juin, finalement reporté au 1er août.

L’Europe a réagi en critiquant cette décision tout en se disant toujours prête à continuer à travailler sur un accord. , a dénoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. , a-t-elle ajouté.

Donald Trump a prévenu qu’en cas de mesures de rétorsion côté européen et de l’imposition d’une éventuelle surtaxe sur les biens américains, ce pourcentage serait ajouté aux 30 % annoncés samedi pour les produits européens entrant aux Etats-Unis.

50 % pour le Brésil, 35 % pour le Canada

La Commission a également fait savoir qu’aucune nouvelle réunion n’était, pour l’instant, prévue entre négociateurs américains et européens.

, a écrit le président américain à Ursula von der Leyen.

Dans le cas du Mexique, il s’agit également d’un relèvement par rapport aux 25 % décidés jusqu’ici. Donald Trump n’a pas précisé si ces tarifs douaniers ne s’appliqueraient qu’aux produits n’entrant pas dans le cadre de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (ACEUM), comme ce devait être le cas pour les 25 %. Ces biens hors ACEUM ne représentent qu’une minorité des échanges entre les deux pays. Interrogée par l’Agence France-Presse, la Maison Blanche n’a pas donné suite dans l’immédiat.

Depuis lundi, l’administration Trump a précisé à une vingtaine de partenaires commerciaux, principalement asiatiques, les taux qui seront désormais appliqués, de 20 % à 40 % à l’exception du Brésil (50 %). Jeudi, Donald Trump a fait savoir aux autorités canadiennes l’entrée en vigueur de droits de douane de 35 % au 1er août.

Le Monde avec AFP

S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu