Dans le Loiret, l’extrême droite fait bloc autour de Marine Le Pen et contre l’Union européenne

On a connu réveil de Pentecôte plus tranquille en gare de Montargis (Loiret). Fouille de sacs systématiques sur le quai, sirènes hurlantes au-dehors et, sortant du train matinal en provenance de Paris, la cause de cette ambiance paranoïaque : des cadres de l’extrême droite endimanchés côtoyant des députés de La France insoumise (LFI) et militants de la gauche antiraciste. Ce lundi 9 juin dans le Loiret, l’extrême droite se remonte le moral en célébrant sa progression électorale d’il y a un an, à l’occasion des élections européennes ; et la gauche locale, associative et partisane, teste sa force de résistance à l’emprise du Rassemblement national (RN) sur son territoire. Les forces de l’ordre craignent des heurts qui n’auront pas lieu.

Inexistant il y a quelques années dans le département, le RN a conquis 38 % des voix au premier tour des élections législatives de 2024… avant de voir le front républicain freiner son ascension. Il compte un député, Thomas Ménagé, un rallié du camp souverainiste devenu un cadre précieux du parti. Dans sa circonscription, le RN a trouvé un champ à louer, à quelques kilomètres au sud de Montargis, y a convié – aux frais du Parlement européen – ses alliés Viktor Orban (premier ministre hongrois), Matteo Salvini (vice-président du conseil des ministres italien) ou Santiago Abascal (leader du parti espagnol Vox), et rameuté, avec moult cars des fédérations environnantes, plus de 5 000 militants, selon son estimation. L’objectif : rappeler à ses partisans que le 9 juin 2024, le RN obtenait le meilleur score électoral de son histoire, succès invisibilisé par la dissolution annoncée dans la foulée.

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