« Coran européen » : que contient vraiment ce projet scientifique attaqué par l’extrême droite ?

Une drôle de lumière s’est posée sur « EuQu », diminutif du projet « Coran européen » (European Qur’an), jusqu’ici abonné à la discrétion habituelle des programmes universitaires. Depuis avril 2019, son équipe internationale d’une quarantaine de chercheurs travaillait à ce projet sélectionné dans le cadre des bourses d’excellence décernées par le Conseil européen de la recherche (CER). Le programme, qui doit s’achever en mars 2026, est abondé à hauteur de 9,8 millions d’euros par l’Union européenne dans le cadre de , qui permettent d’additionner jusqu’à quatre bourses de recherche individuelles (lesquelles sont plafonnées à 2,5 millions).

C’est le cas ici : le projet est piloté par quatre sommités internationales, le médiéviste John Tolan (université de Nantes), Mercedes Garcia-Arenal (Conseil supérieur de la recherche scientifique, Espagne), Roberto Tottoli (université de Naples, Italie) et Jan Loop (université de Copenhague). Mais ce programme, qui a pour objet de entre 1143 – année de la première traduction latine du Coran – et 1850, est ciblé depuis quelques semaines par une attaque initiée mi-avril dans le . Derrière cette campagne accusant ce programme de cacher un relais d’influence au service des Frères musulmans, quelle est la réalité scientifique de ce travail de recherche ?

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