Congrès du Parti socialiste : une élection entre espoirs et tensions à Rennes

Mathieu Aufort scrute son téléphone portable. Il est 16 h 53 ce jeudi 5 juin. Posté derrière une urne transparente installée sur une table au sein du siège du Parti socialiste (PS) d’Ille-et-Vilaine à Rennes, ce militant réclame encore un peu de patience à ceux qui aimeraient saisir un bulletin de vote pour choisir le prochain secrétaire national du parti. Le scrutin débute à 17 heures et doit départager Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, deux candidats arrivés au coude à coude lors du premier tour, mardi 27 mai.

Dans cette salle aux murs recouverts d’affiches rappelant les grandes heures du parti, tout le monde sait que Mathieu Aufort soutient Nicolas Mayer-Rossignol. Le fonctionnaire ne s’en cache pas : Assise aux côtés du quadragénaire, Monique Robert, retraitée et trésorière de la section du centre-ville rennais, se lance :

En Ille-et-Vilaine, beaucoup pensent comme elle. Sur les 322 votants du premier tour, la majorité (54 %) a choisi Olivier Faure. Quelque 38 % ont préféré Nicolas Mayer-Rossignol. Boris Vallaud, lui, n’a convaincu que 8 % des militants. Dans ce coin de Bretagne, Olivier Faure a profité de l’appui de plusieurs figures socialistes. C’est le cas d’Edmond Hervé, ancien sénateur et maire de Rennes de 1977 à 2008. L’édile est connu pour avoir façonné la capitale bretonne en un bastion socialiste depuis un demi-siècle. L’octogénaire est l’un des premiers militants à signer le registre des votants. Après avoir déposé son bulletin dans l’urne, Edmond Hervé salue les habitués des lieux à qui il raconte ses conférences sur Olympe de Gouge (1748-1793), pionnière de la lutte pour l’abolition de l’esclavage et les droits des femmes ou le Stade rennais, avant de débattre de l’élection du jour :

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