Claudia Marschal, réalisatrice de « La Déposition », revient sur la délicate conception d’un documentaire autour d’un lourd secret familial

Fabriquer un documentaire en famille n’est pas une mince affaire, dit en souriant Claudia Marschal, réalisatrice de ,rencontrée dans un café parisien. , résume la quadragénaire aux longs cheveux châtain, formée au documentaire de création, à Lussas (Ardèche). Justement, c’est l’audace formelle de , présenté cet été présenté cet été au Festival de Locarno (Suisse), pour la Semaine de la critique, qui rend ce film passionnant.

Millimétré, le dispositif met au centre le dépôt de plainte d’Emmanuel Siess, cousin de la réalisatrice, le 2 décembre 2021, à la gendarmerie pour des faits d’abus sexuels remontant à l’été 1993. Emmanuel avait 13 ans : devant l’adjudant, il dit avoir été victime d’attouchements de la part du curé Hubert (le nom du prêtre n’est pas cité dans le film), lequel officiait dans le village alsacien où l’adolescent vivait avec sa famille. Enfant, Emmanuel était proche du curé, se confiait à lui – l’enquête a été classée pour prescription.

Au départ, Claudia Marschal avait prévu de faire un film sur l’importance de la foi, chez son cousin. Elle ajoute :

« Une alliée de taille »

A la gendarmerie, Emmanuel a enregistré l’entretien à l’insu de l’adjudant, puis a envoyé l’audio à sa cousine. Laquelle a écarquillé les yeux. ,explique-t-elle. Claudia Marschal a trouvé une en la personne de la procureure de Mulhouse (Haut-Rhin), Edwige Roux-Morizot 

La réalisatrice a reçu une autre surprise de la part de son cousin : un enregistrement de son rendez-vous, à l’automne 2021, avec Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg (de 2017 à 2023).

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