Dix-sept mille emplois supprimés, plus de 6 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) de pertes au troisième trimestre, report des livraisons des 777X au début 2026, c’est la bombe qu’a lâché, vendredi 11 octobre au soir, Kelly Ortberg, le nouveau président-directeur général de Boeing, alors que l’entreprise s’enlise dans une grève interminable et est menacée de dégradation par les firmes de notation financière.
,écrit M. Ortberg à ses employés, en leur annonçant des coupes claires dans les effectifs., poursuit-il.
Le groupe emploie dans le monde 170 000 salariés environ. Il a aussi annoncé une provision de 5 milliards de dollars, qui concerne à la fois l’aviation civile (3 milliards) et la défense (2 milliards). La perte nette par action atteint 9,97 dollars, ce qui fait une perte d’environ 6,1 milliards de dollars pour le troisième trimestre.
Le PDG a annoncé de nouveaux délais dans le programme des 777X, dont les premières livraisons n’interviendront pas avant début 2026. L’avion n’est toujours pas certifié et souffre d’un retard d’une dizaine d’années. L’entreprise arrêtera en 2027 la production de ses 767 cargo.
Effondrement des commandes
Ces annonces surviennent dans un contexte de grève des ouvriers dans le berceau historique de Seattle (Etat de Washington). Le mouvement a commencé le 13 septembre lorsque les salariés ont refusé un accord négocié par leur syndicat avec la direction. L’arrêt de travail a conduit à l’immobilisation de la chaîne de production des avions 737 MAX, 767 et 777. Depuis, des milliers d’employés ont été mis en chômage technique tandis que les sous-traitants, fournisseurs et prestataires du constructeur aéronautique s’efforcent de survivre à l’effondrement de leurs commandes.
Boeing avait durci le ton mardi 8 octobre, retirant une offre d’augmentation de salaire de 30 % sur quatre ans. , a déclaré la directrice de la division avions commerciaux de Boeing, Stephanie Pope, dans une note adressée aux employés, qualifiant les revendications du syndicat, qui représente 33 000 salariés de la côte Ouest, de . Jeudi, la direction a attaqué le syndicat devant le National Labor Relation Board (NLRB), l’organisme fédéral qui gère les conflits sociaux, estimant que le syndicat
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