C’est ainsi qu’a réagi sur X le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, dans les minutes qui ont suivi la perquisition du siège du parti par les enquêteurs de la brigade financière, mercredi 9 juillet au matin. Le RN est suspecté de financement illicite des dernières campagnes électorales, à travers un système de prêts déguisés en dons pour un montant total dépassant 2 millions d’euros. Les termes du message de M. Bardella sont pesés : la formation d’extrême droite entretient, en effet, le récit d’une persécution judiciaire face aux affaires qui s’accumulent sur les bureaux des magistrats à Paris, Bruxelles ou Fréjus, écornant la façade ripolinée du RN.
Hasard du calendrier, le parquet européen avait annoncé, la veille de la perquisition au siège parisien du parti, l’ouverture d’une autre enquête concernant les agissements de la délégation RN et de ses alliés à Bruxelles. En cause cette fois, le budget alloué au fonctionnement du groupe et à ses actions en lien avec l’Union européenne, qui aurait été au profit de prestataires amis ou d’associations dans une démarche clientéliste, selon un rapport de la direction générale des finances du Parlement européen. Plus de 4,3 millions d’euros de financement sont concernés. Parmi les principaux bénéficiaires, les sociétés E-Politic et Unanime, liées à l’ancien « gudard » et intime de la famille Le Pen, Frédéric Chatillon, définitivement condamné en 2024 dans l’affaire des kits de campagne.
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