Au procès des viols de Mazan, la déposition de deux « rescapés de l’histoire »

Au départ, rien ne distinguait Jérôme B. et Cyril F. des autres hommes mis en cause dans le dossier des viols de Mazan. Comme eux, ils consultaient régulièrement le site Coco.fr et regardaient les photos publiées dans les « salons », dont celui baptisé « A son insu ». Comme eux, ils sont entrés en relation avec Dominique Pelicot, d’abord sur le site, puis par téléphone. Comme eux encore, ils ont reçu des photos de Gisèle Pelicot, nue, et envoyé en échange des photos de leur visage et de leur sexe. Comme eux enfin, ils avaient un « dossier » ouvert à leur prénom, » et , dans l’ordinateur de M. Pelicot, qui archivait scrupuleusement les vidéos des hommes venus violer sa femme à Mazan. Sauf que leurs dossiers étaient vides. Interpellés, placés en garde à vue, perquisitionnés et présentés à la juge d’instruction, ils ont toujours affirmé n’avoir pas donné suite à la proposition de M. Pelicot de leur sa femme et ont été mis hors de cause.

Mardi 8 octobre, Jérôme B. et Cyril F. ont été cités à la barre de la cour criminelle du Vaucluse, en qualité de simples témoins. Le premier, chauffeur routier, marié, peine à caler son corps épais à la barre. Sous le pseudo de « Jéjé84 », il consultait les « salons » du site Coco.fr, ,dit-il. Il raconte ses premiers échanges avec M. Pelicot sur le site.

Jérôme B. donne tout de même son numéro de téléphone à M. Pelicot, reçoit des photos, dont une et accepte d’en envoyer deux de lui [M. Pelicot] assure-t-il. La conversation entre les deux hommes se poursuit.

« Une femme, ça s’offre pas »

Sur procès-verbal, M. Pelicot a pourtant affirmé que Jérôme B. était venu à Mazan pour avoir une relation sexuelle avec sa femme. ,répond calmement le chauffeur routier. Il ajoute, en cherchant ses mots :

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