C’est un cri d’alerte, assorti de pistes d’action, que lance le Conseil économique social et environnemental (CESE) dans son dernier avis portant sur la protection de l’enfance. Saisie par le président du Sénat en mars, l’institution se penche en une centaine de pages sur la grave crise du secteur, qui prenait en charge 344 682 mineurs ou jeunes majeurs en 2022, selon l’Observatoire national de la protection de l’enfance, un chiffre en augmentation de 18 % depuis 2011.
Des dysfonctionnements sont présents à tous les niveaux, du pilotage de cette politique publique décentralisée au niveau des départements à l’accompagnement défaillant de la santé des jeunes concernés, avec de graves répercussions. Avec cette ambivalence, soulignée par une des deux rapporteuses, l’ancienne juge des enfants Josiane Bigot :
Deux exemples, issus de travaux précédents, sont notamment repris par le CESE. Le premier concerne la situation , relevée en mai par le Syndicat de la magistrature, de l’inexécution des mesures judiciaires, avec un grand nombre d’enfants laissés en danger dans leurs familles faute de place dans un établissement ou une famille d’accueil. Le CESE enfonce le clou. [l’aide sociale à l’enfance], souligne l’avis.
« Difficultés de recrutement »
Un autre chiffre-choc est mis en exergue. Emprunté à une étude européenne parue en 2021 dans la revue médicale britannique il illustre les ravages sur la santé du vécus par les enfants maltraités, dont les jeunes de l’ASE. Ces derniers ont, en moyenne, une espérance de vie inférieure de vingt ans à celle de la population globale.
Au cœur des difficultés figurent aussi le découragement des équipes qui s’occupent des enfants et la crise d’attractivité rencontrée par le secteur., souligne Elisabeth Tomé-Gertheinrichs, corapporteuse, rappelant que . Des mesures sont proposées concernant la revalorisation et la formation des travailleurs sociaux.
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