Pendant que l’Europe achète des chars et des missiles pour plusieurs centaines de milliards d’euros, la Chine et la Russie s’emploient à constituer des régiments de trolls numériques, à recruter des faux journalistes et à soutenir le rayonnement de leurs médias internationaux. A l’heure de la guerre mondiale de l’information, l’Union européenne (UE) paraît bien timide et peine à entamer sa conversion aux nouveaux attributs de la puissance.
Depuis mars 2022, les sanctions prises à l’encontre de certains médias d’Etat russes, fers de lance de la diffusion de désinformation à grande échelle, dont Russia Today et Sputnik, se sont révélées inefficaces, notamment sur Internet. La législation européenne sur le numérique – en l’occurrence le Digital Services Act (DSA) – est percluse de failles dont profitent les professionnels de la désinformation pour mener leurs opérations, en s’appuyant sur la passivité des principales plateformes américaines.
Pour mieux lutter contre les ingérences étrangères et la désinformation, la Commission européenne propose maintenant la mise en place d’un . Il faut saisir cette opportunité pour construire une autonomie européenne en matière informationnelle, fondée sur le journalisme fiable et indépendant.
Il vous reste 59.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.