Il a coupé ses longs cheveux et dépassé la trentaine. Pourtant, Truong Minh Quy ressemble à un étudiant, dans ce café du quartier Mouffetard, à Paris, où a lieu la rencontre. Tee-shirt noir, lunettes cerclées de métal, voix douce. Né en 1990, à Buon Ma Thuot, ville située sur les hauts plateaux du centre du Vietnam, il est le réalisateur de , son troisième long-métrage, sélectionné à Cannes à Un certain regard – censuré, le film ne sera pas distribué au Vietnam. Le trentenaire fait partie de cette nouvelle génération du cinéma d’auteur vietnamien, tel Pham Thien An, réalisateur de (2023), lauréat de la Caméra d’or sur la Croisette.
A première vue, les images sensuelles et rêveuses de , qui revisitent les traumas de la guerre à travers un couple de garçons – « gueules noires » travaillant dans les mines et y faisant l’amour –, font écho au travail du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. Mais les influences du Vietnamien sont plus vastes. Viêt and Nam Le Miroir [1975], assure-t-il.
« Choix radicaux »
Truong Minh Quy a découvert le cinéma dans les clubs vidéo. Plus tard, le jeune homme tourne ses premiers courts-métrages avec des membres de sa famille. Puis, ses l’ont amené à quitter l’école de réalisation de Ho Chi Minh-Ville, qu’il avait intégrée à l’âge de 18 ans.
Il réalise ensuite plusieurs courts qui circulent dans les festivals, comme l’expérimental (2017), , indique le synopsis. Pendant ses études à l’Ecole du Fresnoy, à Tourcoing (Nord), il met en scène des rencontres furtives entre hommes sur un ancien terril, dans (2020) ; puis le film-installation (2021), au centre duquel se trouve un matelas, révèle sa fibre artistique – Truong Minh Quy a aussi participé à une exposition collective, en 2023, à la galerie parisienne BAQ (4e arrondissement).
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