On peut avoir été diplomate et ministre, et finir avec dix éclats dans le corps. L’Ukraine a coutume de dire que lui sont enlevés par la guerre, en référence à ces jeunes fleurons de la société civile partis au combat et revenus dans un cercueil. A 45 ans, Volodymyr Omelian fait pour sa part plutôt partie de ces « vieux » Ukrainiens qui combattent pour que leurs enfants n’aient pas à faire la guerre à l’avenir. Avec une originalité : avant d’être militaire, le major Omelian était ministre.
Engagé volontaire, le 24 février 2022, premier jour de l’invasion du pays par la Russie, Volodymyr Omelian, nom de guerre « Mif » (« mythe »), a rejoint le bataillon 206 de la défense territoriale de Kiev, aussi appelé « bataillon Porochenko », du nom de l’ex-président, Petro Porochenko (2014-2019), dont il fut le ministre des infrastructures et qui a financé la création de l’unité.
se souvient-il.
Depuis ce jour, d’abord au sein de la 241e, puis de la 104e brigade de la défense territoriale, le soldat Omelian est monté en grade. Après la bataille de Kiev, où son bataillon d’infanterie a été engagé à Irpine et à Brovary, il a essentiellement servi au sein d’états-majors avancés, près des lignes de front de Kherson, Bakhmout, Zaporijia et Koupiansk, mis à part un passage par une unité de défense aérienne, à la frontière biélorusse, et une halte de trois mois au sein de l’équipe du général Valeri Zaloujny, quand celui-ci commandait l’armée ukrainienne. Soldat à Kiev, capitaine sur le front sud, c’est en major qu’il a été fauché par une bombe sur le front oriental, le 24 août, jour de l’indépendance de l’Ukraine, deux ans et demi après s’être engagé.
Beaucoup de chance
raconte Volodymyr Omelian, actuellement hospitalisé à Kiev.
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