L’hypothèse de négociations entre l’Ukraine et la Russie, un chemin semé d’embûches

Beaucoup y pensent tout bas, personne n’en parle sans d’infinies précautions. Tandis que la guerre fait rage, plus de trente mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, aucune des deux forces en présence n’est prête à un cessez-le-feu, et l’idée de négociations demeure plus que jamais embryonnaire. Pourtant, cette perspective devait alimenter les discussions dans les couloirs de la 79Assemblée générale des Nations unies, qui se tient du dimanche 22 au vendredi 27 septembre à New York, en présence de Volodymyr Zelensky.

Après un discours à la tribune de l’ONU mercredi 25 septembre, le président ukrainien sera reçu le lendemain à la Maison Blanche, pour présenter au président des Etats-Unis Joe Biden le qu’il concocte dans le plus grand secret depuis quelques semaines. Il s’agit pour Kiev de faire un nouvel effort militaire, avec le soutien des alliés occidentaux, notamment américain, dans l’espoir de forcer la Russie du président Vladimir Poutine à s’asseoir à la table des négociations.

Une telle hypothèse reste très incertaine, car le chemin vers des pourparlers demeure semé d’embûches. A New York, aucun contact n’est d’ailleurs prévu entre Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe – qui représente le chef du Kremlin, une nouvelle fois absent – et ses homologues occidentaux, même s’ils risquent de se croiser lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la guerre en Ukraine, mardi.

« La situation sur le front est compliquée »

, observe un diplomate de haut rang. La situation sur le terrain et le contexte international, à commencer par la campagne électorale aux Etats-Unis, incitent Volodymyr Zelensky et certaines capitales occidentales à imaginer une façon de sortir du conflit, sans déposer les armes pour autant.

, analyse en privé un ministre européen des affaires étrangères, d’ordinaire parmi les plus fermes face à Moscou. Les Russes progressent dans le Donbass et le bombardement intensif des infrastructures énergétiques ukrainiennes annoncent un hiver terrible pour les populations civiles.

La conquête par l’Ukraine d’une partie de la région russe de Koursk, cet été, a certes montré que Kiev pouvait prendre l’initiative sur le terrain militaire. Cette opération met la pression sur le Kremlin. Si ces zones restent sous contrôle ukrainien, elles pourraient devenir une monnaie d’échange territoriale en cas de négociations. Mais cette offensive, qui a pris de court les alliés de Kiev, suscite de discrètes interrogations parmi ces pays, plutôt partagés sur l’opportunité stratégique d’un tel mouvement.

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