A Aubervilliers, avec le Musée précaire Albinet, vingt ans d’art au cœur de la cité

Dali et Warhol dans la cité ! Il y a vingt ans, l’artiste Thomas Hirschhorn faisait événement à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : au cœur de la cité Albinet, où se trouvait – et se trouve encore – son atelier, il faisait venir dans un « musée précaire » des chefs-d’œuvre du Musée national d’art moderne (MNAM). Pour les abriter, durant douze semaines, une modeste cabane, au pied des grands ensembles. Pour les accompagner, des jeunes du quartier, formés à la médiation par l’institution.

Son Musée précaire Albinet est, depuis, devenu un modèle des projets liant art et société. Marcel Duchamp, Kasimir Malevitch, Piet Mondrian, Joseph Beuys, Le Corbusier, Fernand Léger, tous les artistes embarqués dans cette initiative hors norme avaient pour point commun l’utopie. Et c’est bien d’utopie qu’il s’agissait. , se souvient aujourd’hui le plasticien suisse. Ateliers pour enfants, ateliers d’écriture, conférences d’histoire de l’art, repas dominicaux entre voisins, il avait tout structuré en rituels, .

Pionnier de l’art dans l’espace public, Thomas Hirschhorn avait déjà mis au point ce type d’intervention, d’Avignon à Cassel, en Allemagne. Mais cet anniversaire est particulièrement cher à son cœur. Samedi 21 septembre, avec l’équipe des Laboratoires d’Aubervilliers, centre d’art à l’initiative du projet, il organise une de l’événement, de 10 heures à 22 heures, au « city stade » de la rue Albinet.

« Sculpter le champ social »

, clame Yvane Chapuis, qui dirigeait alors les Laboratoires et a travaillé des années avec animateurs sociaux, politiques, habitants, pour préparer la mise en place du Musée précaire.

En témoignent le colossal catalogue, édité en 2005 par Xavier Barral, et cette journée du 21 septembre, ,résume l’artiste..

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