« Trois Socrates. Satie, Cage, Feldman », de Didier da Silva, MF, « Inventions », 84 p., 16 €.
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Le drame symphonique d’Erik Satie (1866-1925) , composé à la demande de la princesse de Polignac, qui désirait accompagner de musique son apprentissage du grec, se compose de trois parties, sur des textes de Platon : un « Portrait de Socrate », écrit à partir du , « Sur les bords de l’Illissus », qui fait entendre des extraits du , et « La Mort de Socrate », dont le texte est issu du . Bien qu’elle ait fait rire le public à la création de la version pour orchestre, en 1920, c’est une œuvre grave, mélancolique et douce, que beaucoup de musiciens considèrent comme une production majeure du compositeur, même si elle reste rarement jouée.
Dans , le poète et musicologue Didier da Silva reprend à la pièce sa composition tripartite tout en en feuilletant les lignes mélodiques pour raconter l’étrange postérité entrelacée qu’elle a connue : d’une transcription qu’il en a faite pour un puis deux pianos, John Cage (1912-1992) a tiré une œuvre intitulée (1969), destinée à accompagner une chorégraphie de Merce Cunningham (). De cette partition de Cage, Morton Feldman (1926-1987) a donné sa propre version pour flûtes, glockenspiel et piano, qu’il a ensuite confiée à la pianiste Aki Takahashi en 1980, qui elle-même l’a enregistrée pour la première fois en 2021 (on peut – c’est très beau – l’écouter sur YouTube).
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