Municipales 2026 : « Les programmes des candidats de gauche devront intégrer la sanctuarisation des budgets en faveur de la culture »

La culture est menacée. L’Observatoire des politiques culturelles tire la sonnette d’alarme, dans son baromètre annuel paru mercredi 9 juillet : entre 2024 et 2025, les budgets spécifiques sont en baisse dans près de 50 % des collectivités. Vincent Guillon, codirecteur de l’observatoire, décrit ce phénomène comme un (…).

A bas bruit, beaucoup de collectivités locales, pourtant pilier historique du financement culturel, se désengagent. Soit par choix politique délibéré et regrettable, soit par manque de moyens, faute d’un Etat au rendez-vous. A l’heure où l’Etat consacre moins de 1 % de son budget à la culture, ce sont les communes, les métropoles, les départements et les régions qui tiennent la barre. Ou plutôt, qui la tenaient.

Aujourd’hui, une double menace pèse sur notre modèle culturel. Une menace budgétaire, d’abord. Les arbitrages du projet de loi de finances pour 2026 pourraient faire des collectivités locales une variable d’ajustement pour trouver des économies. Si tel est le cas, la culture en paiera le prix fort. Car elle reste, aux yeux de certains, un poste « non essentiel ».

Pas un mot de la ministre

Une menace politique, ensuite. Pour certains, la culture est considérée comme un luxe, un ornement pour élites urbaines. Pire, elle peut être vue comme un outil de dissidence, une forme de contestation subventionnée. Cette vision, héritée des droites les plus réactionnaires, gagne du terrain. Elle gangrène peu à peu le débat public. Nous défendons à l’inverse le développement d’une culture partout, pour tous et par tous. Une culture populaire.

Regardons les faits. Dans les Pays de la Loire, la présidente (Horizons) de région taille à la serpe dans les budgets, décimant le tissu associatif, artistique et indépendant. Même logique en Auvergne-Rhône-Alpes, où Laurent Wauquiez a engagé une baisse massive et continue du soutien au secteur. Subventions supprimées, festivals fragilisés, institutions marginalisées…

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