, dit un adage du monde de l’édition : toute traduction implique une prise de décision, puisqu’il s’agit de convertir les mots d’une langue issue d’une culture déterminée vers ceux d’une autre, dans laquelle il n’y a pas toujours d’équivalent. Pour les croyants, la difficulté s’accroît lorsque les livres revêtent un caractère sacré. Dans certaines traditions, il est dit que Dieu lui-même aurait dicté certains textes. Les traduire revient-il à les dénaturer ?
Même dans une perspective laïque, la question n’est pas sans importance. Comment être certain de bien comprendre, avec des termes modernes, le sens de textes aussi lointains que la Bible ou les paroles rapportées de Siddhartha Gautama, dit le Bouddha, dont les plus anciennes versions remontent à plusieurs siècles avant notre ère ? Voici quelques repères.
La Bible
La Bible hébraïque est le texte sacré commun aux juifs et aux chrétiens, ces derniers voyant en elle l’essentiel de leur Ancien Testament, avec quelques variantes selon les confessions. Du IXe siècle – voire au-delà – au IIe siècle avant notre ère, différents auteurs hébreux, dans des styles différents, se sont succédé pour aboutir au corpus final, rendant le travail de traduction titanesque.
Il vous reste 91.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.