L’inusable et inépuisable est l’une des têtes de gondole du Festival « off » d’Avignon, cru 2025. Au Théâtre des Halles, Jacques Osinski présente une nouvelle version du chef-d’œuvre de Beckett, que l’on se réjouit d’autant plus de retrouver que le célèbre duo de la pièce, Vladimir et Estragon, autrement dit « Didi » et « Gogo », est incarné par une paire d’acteurs que tout semblait mener à se retrouver là, sur la route du grand nulle part : Denis Lavant et Jacques Bonnaffé.
, ce n’est pas le genre de pièce avec laquelle on peut faire le malin, en tant que metteur en scène. Tout, ici, se joue dans le langage, dans la profondeur existentielle des questions sondées par Beckett, et donc sur les acteurs. Il y a une route de campagne, un arbre, une grosse pierre sur laquelle on peut s’asseoir, et deux clampins dépenaillés, Didi et Gogo donc, qui sont là parce qu’ils attendent Godot.
Le minimalisme de Beckett n’interdit toutefois pas le raffinement, la création d’un espace-temps sensible, apte à donner sa place à l’insondable. Et d’emblée, l’on se dit que le plateau aurait pu être un peu plus travaillé, quand l’on s’assied dans la salle, face à cet arbre nu qui semble un peu en toc. Mais enfin, Gogo-Denis Lavant et Didi-Jacques Bonnaffé sont là, avec leurs costumes crados de qui a connu des jours meilleurs, et l’on se dit que c’est bien là l’essentiel.
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