Au Festival d’Aix-en-Provence, « La Biche aux neuf bijoux », de Sivan Eldar, ritualisée par Peter Sellars

Seconde création mondiale présentée au Festival d’Aix-en-Provence – avec , d’après Benjamin Britten cette fois par le biais de la Fondation LUMA à Arles, l’opéra de chambre de Sivan Eldar, (), tire le fil narratif d’un conte traditionnel indien en langue palie (proche du sanskrit) évoquant les vies antérieures de Bouddha et ses métamorphoses animales et humaines. Ici, une biche d’essence supérieure et d’une beauté étincelante sauve un voleur en train de se noyer. Ce dernier doit, en contrepartie, ne jamais révéler à personne l’existence de la bête mythique. Mais il trahira sa parole en livrant sa salvatrice à la flèche concupiscente d’un roi chasseur de trésors.

A cette narration se superpose l’histoire autobiographique de la chanteuse Ganavya Doraiswamy, dont l’aïeule, Seetha Doraiswamy (1926-2013), légende du chant carnatique (Inde du Sud), soignait les miséreux et les marginaux à l’aide de la musique. Un troisième niveau convoque le , unique texte canonique et philosophique bouddhiste attribué à un laïc, autour des concepts de vacuité, d’éveil et de béatitude.

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