A Nice, la Biennale d’art contemporain raconte la relation particulière que la ville entretient avec la mer

La première conférence organisée par l’Organisation des Nations unies sur la nécessité de protéger les océans a eu lieu à New York en 2017. La troisième, dernière en date, vient de s’achever à Nice, le 13 juin. Pourtant, on sait depuis près de soixante-quinze ans que la triste habitude qu’ont les humains à souiller les mers qui les entourent − et les font vivre − peut conduire à la catastrophe. C’est ce qu’avait révélé, en 1951, , publié en français en 1958 chez Stock sous le titre , livre pionnier de Rachel Carson (1907-1964). La biologiste marine est également autrice de (1962)− traduction française, , publié chez Stock en 1963 −, qui, pour la première fois, mettait en relation l’augmentation des cas de cancer et l’utilisation massive des pesticides − on lui doit l’interdiction du DDT −, ce qui lui valut d’être qualifiée de « mère de l’écologie ». C’est le thème de la sixième Biennale d’art contemporain de Nice, organisée par Jean-Jacques Aillagon et Hélène Genin.

De ce point de vue, artistes et organisateurs n’ont pas ménagé leurs efforts : onze manifestations différentes réparties un peu partout en ville ont été reliées à l’événement. L’originalité, pour une biennale, c’est qu’elles ne sont pas circonscrites à l’art contemporain mais racontent aussi la relation particulière que la cité entretient depuis des millénaires avec la mer : sait-on que la baie des Anges doit son nom à un curieux poisson, mi-raie, mi-requin, qui autrefois y pullulait, l’ange de mer (), aujourd’hui décimé, notamment par la pêche au chalut et désormais classé parmi les 100 espèces les plus menacées du monde ? On en trouvera un exemplaire naturalisé (tout petit) – si on le laisse grandir, l’animal peut dépasser 2 mètres −, exposé à la Villa Masséna, dans l’exposition « Nice, du rivage à la mer ».

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