C’est au tour de Djabril Boukhenaïssi d’en passer par un exercice devenu, depuis près de vingt ans, rituel pour les artistes vivants : exposer dans un musée d’art ancien ou moderne et confronter ses travaux à ceux de glorieux – ou moins glorieux – ancêtres. Boukhenaïssi passe l’épreuve plus tôt que la plupart des artistes, étant né en 1993, mais, en peu de temps, il a gagné une reconnaissance internationale, ce qui lui vaut cette invitation. Le lieu qui l’accueille n’est pas des plus faciles à occuper, car y loge en permanence un maître plutôt impressionnant et encombrant : Victor Hugo. C’est dans la maison de ce dernier, place des Vosges donc, que le jeune peintre se glisse.
Ce n’est pas en intrus : sa passion pour la poésie est connue. Jusqu’ici, c’était principalement la poésie allemande, les , de Novalis, et les , de Rainer Maria Rilke. Mais Hugo est lui aussi un poète de la nuit, dont un recueil se nomme , et dont on apprenait jadis par cœur :
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