Agathe Gaillard, galeriste et défenseuse de la photographie, est morte

Au temps où la photographie peinait à être vue comme un art, Agathe Gaillard a bataillé pour que l’on considère les tirages comme des œuvres dignes d’être accrochées au mur et collectionnées. Cette pionnière restera celle qui, en 1975, a ouvert à Paris la première galerie française dédiée à la photo. Forte tête aux goûts affirmés et à la parole abrupte, elle a défendu des auteurs devenus, pour beaucoup, des classiques, d’André Kertesz à Henri Cartier-Bresson, contribuant au mouvement de reconnaissance de la photographie dans les années 1980 en France. Elle est morte le vendredi 13 juin, à l’âge de 83 ans.

C’est en travaillant à la librairie La Hune, à Paris, en 1965, qu’Agathe Gaillard s’est d’abord frottée à la photographie : après avoir quitté Nîmes pour la capitale, le bac en poche, elle s’y occupe des livres d’art. ,résumait-elle dans ses , publié en 2013 chez Gallimard. Le rayon consacré à la photo se résume alors à une vingtaine de titres.

C’est aussi à La Hune qu’elle rencontre son futur mari, photographe :,écrira-t-elle. Elle quitte alors la librairie, l’assiste dans ses prises de vues, s’investit à ses côtés dans le club des 30×40, où elle côtoie de nombreux photographes. En 1968, elle a l’idée de publier des cartes postales, qu’elle vend un franc seulement, à partir des œuvres de Man Ray, Robert Doisneau, Willy Ronis ou Edouard Boubat, sous le titre « Chefs-d’œuvre de la photographie ». Elle en écoulera 600 000 exemplaires.

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