La « double peine » de Viktoria Krykounova, réfugiée de l’est de l’Ukraine et accusée de collaboration avec l’ennemi

Parmi les dates que Viktoria Krykounova peut citer, il y a le 14 août 2023. Une journée entamée à l’aube, un an après qu’elle eut fui l’occupation russe dans sa ville d’origine, dans l’est de l’Ukraine, pour trouver refuge dans la banlieue de Kiev. Il est 7 heures du matin, ce lundi-là, quand sa vie bascule. Elle et son mari, Ivan, sont en train de s’habiller. Leur petit garçon, Vlad, dort dans sa chambre. On frappe à la porte d’entrée : sept hommes du service de sécurité ukrainien, le SBU. L’appartement est ensuite retourné, l’ordinateur fouillé, les téléphones portables confisqués.

, confie-t-elle, le 24 mai, presque deux ans plus tard.A savoir que lorsqu’elle vivait dans sa ville occupée de Svatove, qui comptait environ 20 000 habitants avant la guerre, Viktoria a travaillé pour une caisse de retraite chargée de distribuer les pensions désormais financées par la Russie dans le seul objectif, insiste-t-elle, de survivre et de s’occuper de sa famille.

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