La voix rauque travaillée au cigare, l’œil vif sous la paupière plissée, une carrure d’ancien footballeur. Du sportif qu’il fut, le galeriste Daniel Lelong a longtemps gardé l’échine solide et les pieds sur terre. Direct, il s’exprimait sans détour, mais sans familiarité, portant sur le monde un regard à la fois distant et amusé. Ce grand marchand d’art, un des plus respectés de la scène parisienne, s’est éteint à Paris, mercredi 4 juin, à l’âge de 91 ans.
Né en 1933, à Nancy, Daniel Lelong se destine d’abord à la haute fonction publique. Ce fils de fonctionnaire intègre Sciences Po, fait des études de droit, avant d’être mobilisé par la guerre d’Algérie. Le jeune homme échappe au front en devenant secrétaire de l’épouse du général Massu. De retour à Paris, Daniel Lelong rate le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration, l’ENA, et rejoint, en 1960, le Conseil d’Etat.
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