Cannes 2025 : Nadav Lapid fait un nouvel adieu à Israël avec « Yes »

Pour un faisceau de raisons liées à la tragique actualité du conflit israélo-palestinien – subordination du jugement esthétique à l’agenda politique, boycott officiel ou officieux, prudence à l’égard d’un débat polarisé et explosif à l’extrême… –, la présence de films israéliens dans les festivals de cinéma internationaux, c’est un fait, se raréfie. On mesure ainsi l’attente qui entoure la sélection de , le nouveau long-métrage de Nadav Lapid, à la Quinzaine des cinéastes, où il est présenté jeudi 22 mai. Celui-ci met en scène un couple d’artistes – Y., musicien de jazz, et sa femme, Jasmine, danseuse – qui ne donnent pas l’impression d’avoir jamais considéré autrement leur art que comme une forme de prostitution aux puissances qui ont, de longue date, corrompu un pays sous le signe du socialisme utopique : consumérisme exacerbé, jouissance effrénée, ultranationalisme.

Ce spectacle, dont le film pousse les curseurs jusqu’à la nausée, l’esprit de vengeance exterminatrice qui s’empare de la nation à la suite du carnage du 7 octobre 2023 le transforme rapidement en pure obscénité. Dans ce cadre, Y. sera chargé par quelques potentats d’écrire le nouvel hymne israélien, de fait rhabillé de pied en cap pour une longue nuit morale. L’auteur aura donc eu l’idée d’écrire une . De fait, ,explique le cinéaste..

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