Cannes 2025 : « Drunken Noodles », une broderie sensible sur la frustration sexuelle

ACID

A New York, Adnan (Laith Khalifeh) effectue un stage d’été dans une galerie qui expose un artiste d’un certain âge dont la spécialité consiste à broder des scènes homoérotiques. Pendant ses pauses, l’étudiant en art rencontre un homme, puis un autre, suivi d’un troisième… Ce qui frappe d’emblée c’est la manière dontle film assume la poétique de ces rendez-vous sexuels, comme pour dire qu’il n’y a rien de plus intime et mystérieux que ces liens passagers qui se muent instantanément en souvenirs.

Pour parvenir à ces états de grâce, le cinéaste Lucio Castro, également créateur de mode, façonne une esthétique de la nuit où tout à coup un lieu aussi banal qu’un square public prend la dimension secrète d’une cache où d’aucuns se retrouvent pour assouvir leurs pulsions. Il y a aussi cette idée que ces auraient pu n’avoir jamais lieu, par le fait même qu’ils se produisent dans le noir, ne se voient pas, ce qui rend leur évanescence profondément onirique. On sort de la projection de avec la sensation d’avoir assisté à une rêverie lascive où la drague homosexuelle, parée de mélancolie, navigue dans un monde retranché et fantasmagorique.

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