Bono, chanteur du groupe U2, présente, vendredi 16 mai, à Cannes, le film documentaire , consacré à l’adaptation théâtrale de son livre de souvenirs, (Fayard, 2022). Loin des stades où il triomphe habituellement avec son quatuor, l’Irlandais, accompagné d’une violoncelliste, d’une harpiste et d’un préposé aux machines et percussions, se livre à un monologue intimiste mêlant drame et drôlerie, narration et chansons, filmé en gros plans immersifs par le réalisateur Andrew Dominik (, 2007). Entretien par visioconférence, le 11 mai, avec le militant et rock star, d’Amsterdam, où il a fêté la veille son 65e anniversaire.
Ce processus d’introspection qui a mené à votre livre, au spectacle et au film, a-t-il débuté à l’époque de l’album de U2 « Stories of Innocence » (2014), où vous replongiez dans vos souvenirs d’enfance ?
Oui, mais une chanson comme , parue en 2004, préfigurait cette démarche. Elle évoquait, entre autres, une façon de vivre ma vie comme si je sprintais un marathon. J’avais deux boulots à plein temps : militant et membre de U2. J’ai fini par m’interroger sur cette course permanente et sur ce que j’essayais de fuir. Dans l’une de ses chansons, , le bluesman Robert Johnson parle d’un chien de l’enfer qui le poursuit.
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