Gérard Depardieu condamné à dix-huit mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur le tournage du film « Les Volets verts »

Il est la plus grande figure du cinéma français rattrapée par #MeToo : Gérard Depardieu a été reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement deux femmes lors du tournage du film , en 2021, et condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, mardi 13 mai. Le tribunal correctionnel a, en outre, prononcé une peine d’inéligibilité de deux ans et son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais), conformément aux réquisitions du parquet.

L’avocat du comédien a immédiatement annoncé qu’il allait interjeter appel. , a estimé Jérémie Assous. Gérard Depardieu, actuellement en tournage au Portugal pour un film dirigé par Fanny Ardant, n’était pas présent au délibéré, contrairement à ce qu’avait assuré Me Assous.

Le tribunal a motivé sa décision par la constance et la cohérence des propos des plaignantes alors que les . Le président du tribunal a regretté lors de la lecture du jugement à l’encontre des parties civiles de la part de la défense de Gérard Depardieu. , a-t-il ajouté.

Victimisation secondaire

Gérard Depardieu devra verser à Amélie 4 000 euros de dommages et intérêts au titre de son préjudice moral et 2 000 euros à Sarah pour le même motif (les prénoms ont été modifiés). Il devra aussi leur verser 1 000 euros à chacune au titre du préjudice de victimisation secondaire. Me Assous avait notamment crié ou encore à Amélie et Sarah, s’approchant de leur banc en les pointant du doigt. , a insisté Carine Durrieu Diebolt, l’avocate d’une des parties civiles.

La victimisation secondaire est une double peine pour les victimes de violences sexistes et sexuelles qui, après avoir subi une première agression, sont confrontées à des préjugés, à des questions déplacées et à des remarques culpabilisantes par les acteurs d’un système judiciaire supposé les protéger.

A l’issue des quatre jours de procès, le procureur de la République, pour qui la culpabilité de l’acteur ne fait aucun doute, avait requis du prévenu.

« Une agression, c’est plus grave que ça, je crois »

L’avocat de l’acteur avait, quant à lui, plaidé la relaxe pour son client, victime, selon lui, de . Sa très longue plaidoirie avait été marquée par des passages survoltés à l’encontre des plaignantes. Amélie, la seule partie civile présente pour entendre le jugement, s’est dite soulagée après avoir traversé :, a-t-elle déclaré.

Lors du procès, elle avait raconté en détail cette journée de septembre 2021, dans un appartement du 16e arrondissement de Paris où se déroulait le tournage. La décoratrice avait expliqué avoir évoqué le décor du film avec Gérard Depardieu et sa recherche de parasols des années 1970 pour la suite du tournage dans le sud de la France.

Ensuite, , avait-elle mimé à la barre. , avait poursuivi Amélie, se remémorant , et les propos de Gérard Depardieu :

, avait vivement réagi Gérard Depardieu devant le tribunal, constamment assis sur un tabouret. , s’était exclamé l’acteur. , s’était-il défendu.

« J’adore les femmes »

Gérard Depardieu avait également nié avoir agressé Sarah, 34 ans aujourd’hui. L’assistante sur le film avait raconté avoir accompagné l’acteur de la loge au plateau. , avait-elle expliqué à la barre, à quelques mètres de Gérard Depardieu, ajoutant avoir été agressée à deux autres reprises les jours suivants.

, avait affirmé à la barre Gérard Depardieu.

, l’avait interpellé l’avocate de Sarah, Claude Vincent. , s’est empressé d’ajouter l’acteur, qui a affirmé être . Gérard Depardieu avait admis pouvoir être , regrettant . Un temps où les femmes , quand un homme les touchait, avaient rappelé les parties civiles, dénonçant .

, avait déclaré l’acteur, opposant , qu’il respecte, aux , faisant référence aux manifestantes ayant perturbé les représentations de son spectacle , en 2023, après des accusations de violences sexistes et sexuelles.

Pendant le procès, quatre femmes en plus des plaignantes sont venues témoigner d’agressions sexuelles subies entre 2007 et 2015. Chaque fois, elles ont évoqué , et aussi le silence gardé, , a témoigné l’une d’elles.

Ces dernières années, Gérard Depardieu a été accusé d’agressions sexuelles par une vingtaine de femmes mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits. L’acteur n’en a cependant pas fini avec la justice. Le parquet de Paris a requis un procès à son encontre, après sa mise en examen faisant suite à une plainte de l’actrice Charlotte Arnould pour viol, en 2018.

Le Monde avec AFP

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