L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
L’anecdote pourrait être drôle si elle n’avait pas potentiellement des conséquences tragiques. A quelques jours des festivités de cette fin d’année 1989, Marius, 7 ans, écrit et poste une lettre au Père Noël. Dans la missive, il demande comme cadeau une locomotive pour lui-même, un nouveau sac à main pour sa mère, car l’ancien s’est déchiré, et, pour son père, Gelu (Adrian Vancica), . Comprendre la mort de Nicolae Ceausescu, 71 ans, président alors depuis 1974 de la République socialiste de Roumanie. Panique quand le père l’apprend. Il faut à tout prix trouver un moyen de récupérer le courrier avant que la Securitate, la police politique secrète, ne tombe dessus.
Des histoires absurdes comme celle-ci, , prix du meilleur film Orizzonti et prix Fipresci au Festival de Venise en 2024, en regorge. A commencer par le fil rouge de la narration : la télévision roumaine doit retourner une partie du programme de Noël parce que la jeune femme qui y entonne le chant patriotique a tenu des propos critiques à l’encontre du régime sur Radio Free Europe. Problème, le décor est à moitié détruit et les figurants se sont volatilisés. Autour de cet arc central, le premier long-métrage de Bogdan Muresanu entremêle plusieurs destins confrontés, les 20 et 21 décembre 1989, à la mainmise d’un régime totalitaire déliquescent.
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